Mon conjoint des 40 dernières années est retraité depuis presque 4 mois. Quant à moi, je travaille de la maison depuis quelques années.
Les plus optimistes d'entre nous vous diront que telle situation nécessite certains ajustements...On appelle ça des jovialistes! De façon réaliste, la vie devient un mélange de gestion de crises et de sommets diplomatiques.
Tout au long de notre vie de parents-travailleurs, nous avions chacun un espace de vie où nous pouvions nous éloigner l'un de l'autre assez longtemps pour avoir envie de passer du temps ensemble, avant de nous éloigner de nouveau. Heureusement! Mis-à-part l'évidence, je crois que ces années ont fortement contribué à la longévité de notre couple.
Par exemple: je déteste les matins...au moins autant que les humains matinaux. Avant, tel que notre horaire le permettait, mon conjoint me réveillait au moment de quitter pour le travail. Je pouvais donc m'adonner à mes rituels qui incluent TOUJOURS me couler un délicieux latte et le déguster avec mon air du matin (baboune et cheveux pas coiffés), en lisant les nouvelles sur ma tablette, en pyjama. Malheur à quiconque ose me jeter un regard avant ces deux étapes franchies.
Lui, il saute dans ses culottes en sortant du lit et s'attend à ce que j'agrémente sa journée de retraité d'un quelconque projet domestique qui nécessite toujours que j'y apporte les détails et-ou le déroulement-dénouement. Soupirs ++++++
Par crainte d'une guerre nucléaire, j'ai juré de me brocher la langue au palais quand il participe à l'élaboration d'une tâche "qui m'était jadis dévolue". Je pratique alors le renforcement positif et j'accepte tacitement ou autrement que la taille des ingrédients pour une recette donnée ne soit pas calibrée au millimètre près.
Mes repas de la journée pourraient consister en: 1 café et deux repas de toasts, assise dans mon fauteuil et je m'en porterais très bien pour un bon bout. Mon conjoint est plutôt du type: "il est midi, il faut dîner"!
Selon lui, il faut faire les courses de la journée tôt en après-midi. Pour moi, "si les épiceries ferment à vingt heures, il doit bien y avoir une bonne raison".
Devant ce constat, nous avons, depuis peu, décrété une zone démilitarisée dans la maison. Elle est située entre le comptoir et la sécheuse dans la salle d'eau.
C'est à la faveur de cette nouvelle proximité que j'ai décelé les premières plaques d'eczéma.
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