lundi 9 avril 2018

L'école déboulonnée.




Lorsque mon fils aîné a commencé sa première année en anglais en Colombie-Britannique, j'avoue avoir ressenti un sentiment de panique. Mon fils est francophone, il ne connaît que quelques mots en anglais et je m'apprête à l'expliquer à sa future prof lorsqu'elle me dit: "madame, j'aurai plus ou moins 8 ethnies différentes la première journée de classe, et, dans quelques semaines, ils converseront tous en anglais...Apprenez-lui à exprimer ses besoins de base et laissez le groupe faire le reste." Et elle avait raison !

Jadis, l'école c'était simple: on se présentait en classe selon l'horaire établi, on écoutait le professeur, on étudiait souvent par coeur et on obtenait un résultat calculé selon le nombre de fautes.
Quand on était malcommodes, on allait dans le coin. On n'allait pas réfléchir dans le coin...on allait dans le coin, à genoux. Est-ce qu'on s'en plaignait à nos parents ? Non! Est-ce que nos parents pensaient que c'était la faute du professeur si on avait de mauvaises notes? Non!
Est-ce que nos parents s'attendaient à des communications écrites ou verbales avec nos professeurs? Seulement au moment du bulletin.
Est-ce qu'il y avait de la compétition pour avoir les meilleurs résultats? Oui. Est-ce qu'on était fiers d'avoir de bons résultats? Oui!
En plus, ça faisait même pas mal...

En langage scolaire et parental j'en déduis que notre attitude envers nos enfants nous conduit à leur éviter les situations que nous jugeons hors de leur portée.

Toutes les réformes scolaires flirtent avec une envie sourde de déresponsabilisation de l'élève, de sa capacité à absorber, à faire de son mieux, sans que son propre succès soit la défaite d'un collègue qui n'avance pas au même rythme.

L'école n'est pas la vie.
Le parcours scolaire, comme bien d'autres facteurs, détermine quelle sera la base sur laquelle nous bâtirons notre vie. Il n'y a pas qu'un seul chemin vers l'accomplissement de soi. Le vrai succès vient de notre volonté à faire de notre mieux, spécialement si personne ne regarde.
Prendre sa place ne veut pas dire voler celle d'un autre.
Il nous incombe dans la vie de trouver nos repères et non de suivre ceux des autres.
Notre bonheur en dépend.


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