dimanche 7 avril 2019

Fille-mère


Ce vocable, si réducteur, suffit à porter tout le mépris du troupeau de bien-pensants.

Troupeau dis-je bien, mené au pâturage par une autre mère, la sainte-mère celle-là...

Du coup, on lapide sur la place publique.
On condamne l'état et le fruit.
On marque au fer rouge des générations d'adolescentes. Certaines choisissant même de s'enlever la vie à plutôt que de déshonorer leurs familles en mettant au monde un enfant "illégitime" .

Qui d'entre nous a pensé crucifier le fils-père ?
À croire que les filles-mères le sont devenues par l'opération du saint-esprit...

Par exemple, lorsque la sainte-mère nous enseigne l'histoire de Marie-Madeleine la pécheresse...qui avait sans doute commis tous ses péchés en solitaire...a-t-on rapporté les fautes des partenaires de Marie-Madeleine ? Non !
Peut-être les larrons en croix ? La sainte-mère n'en fait mention nulle part dans ses écrits racontés et perpétués par des saints-hommes.

En valeur de 2019, à bon droit, on accueille l'état et le fruit, pourvu qu'un fils-père revendique sa paternité.

La différence entre maintenant et alors: les moutons sont moins nombreux!!!


(Crédit photo: kittikornphongok)



mardi 26 mars 2019

Avec zéro recul




L'espace de plusieurs instants, j'ai cru que le temps suffirait à calmer l'ouragan qui m'envahit lorsque j'y pense. Il n'en est rien.

Ce jour-là était vraiment le dernier. Lorsqu'il s'est levé, tu as su que jamais plus tu ne le reverrais...pas comme le dernier jour des vacances, pas comme le dernier jour de l'année, mais bien l'ultime barre du jour.

Les tout derniers gestes, le dernier regard, le dernier sourire, la dernière parole, le dernier souffle...
Tous ces derniers assimilés depuis tout ce temps seront pourtant oblitérés à la faveur de l'urgence.

Dans la lumière aveuglante de cet après-midi de janvier, ils sont venus en délégation, comme prévu, pour sanctionner l'irréversible...les blouses blanches glissant le long du couloir étroit de la conscience.

Puis ils sont repartis...laissant derrière
eux l'inertie d'une écorce sans vie.

lundi 26 novembre 2018

La grandparentalité démystifiée.

Ce statut comporte beaucoup plus d'avantages que la parentalité...beaucoup moins d'inconvénients aussi !

Cependant, certains aspects de l’aventure peuvent dissimuler des pièges.

Le geste banal d'amener votre petit-enfant au dépanneur pour vous faire plaisir de l'avoir rendu heureux par exemple...pas si simple.

D'abord, il faut avoir l'approbation d'au moins un des parents car les sucreries n'ont pas bonne presse. Le parent ainsi interpellé procédera à quelques vérifications "d'usage" du genre:

-l'enfant a-t'il eu droit à une collation santé il y a moins d'une heure ?

-l'enfant est-il sous le coup d'une conséquence (lire punition) ?

-est-ce que les sucreries convoitées contiennent des arachides (si jamais l'enfant devait être placé en contact avec un ami allergique dans les minutes qui suivent) ?

-quelle est l'heure du prochain repas de l'enfant ?

-est-ce qu'il va bien brosser ses dents avant et après?

-est-ce que les sucreries contiennent du sucre raffiné ? (il ne faudrait surtout pas que l'absorption de sucre raffiné le rende hyperactif)

Et lorsque les obstacles ont été surmontés, voilà que:

L'ENFANT N'AIME PAS LES FRIANDISES !!!!!!


Ahhhhh pis mange donc...


...un morceau de fromage en jouant sur ta tablette 😉




dimanche 22 juillet 2018

Roadtrip


Moi: "J’ai pensé qu’on pourrait prendre la route panoramique...comme des nouveaux retraités..."
Lui catastrophé: "Eille c’est le double du temps, dit-il de ses souvenirs vieux de 50 ans...Il aurait fallu partir avant le lever du soleil et rouler longtemps après le crépuscule !!!"

MANUMILITARI! C’est la règle qui régit nos déplacements en auto.

À mon avis, on aurait pu admirer tranquillement les beautés du paysage, arrêter à l’étal du producteur acheter des bonnes fraises, humer les effluves de fumier fraîchement épandu, telllllement bucolique...*soupirssss.

Est-ce une règle non écrite que le mâle de l’équipage a le monopole du volant et des pédales de la voiture...sauf la pédale des freins...? Chez nous ça l'est. Le reste des réglages de la cabine eux? Noooon, son statut de prédateur bouffeur d’asphalte ne saurait s’abaisser à considérer ces "distractions "...

Contentieux suivant: les arrêts pour le/les repas.
Se sustenter devient une considération très secondaire aux yeux du légionnaire. Lui, qui, dans son habitat naturel doit être attablé avant l’angélus, suggère avec insistance que cette étape soit repoussée au moins jusqu’à mi-chemin de la destination. Trajet oblige !

Enfin, si d’aventure le commandant daignait vous passer le gouvernail, assurez-vous de laisser tomber un somnifère dans sa bouteille d’eau de peur qu’il n’arrache une pièce du tableau de bord pendant que vous conduisez.

Bonne route ☀️☀️☀️


jeudi 24 mai 2018

Êtes-vous plus type sumo ou BB ?

Êtes-vous plus du genre introspectif ou nah ?

L'introspectif est constamment en recherche d'itinéraire, de moyens ou d'objectifs. Oui oui, comme le GPS de votre voiture: calcul en cours, calcul en cours....

Il tente toujours d'apporter des ajouts à son "suis-je bien" quotidien; suis-je ancré ? suis-je dans une posture optimale?
Il poursuit avec le "célèbre" calcul du 50% de BB, mieux connu sous le vocable 50% de bonheur brut. Son objectif étant l'atteinte, ou mieux, le dépassement de la cible!

Le sumo, quant à lui, continue sa vie de sumo. Il circule rondement au milieu de son quotidien...

Pourquoi au milieu ? Simple, il ne peut pas aller dans le coin à cause de sa stature. Il ignore donc tous les petits recoins de sa vie qui pourraient s'y trouver et l'affecter puisqu'ils sont depuis toujours balayés dans les coins, faute d'intérêt ou d'énergie.

En même temps, notre individu 50% de bonheur brut cherche-t'il souvent des solutions à des problèmes qui n'existent pas ?
Autoproclamée 50% BB, cette perspective m'interpelle au plus haut point, pendant que le sumo fait la sieste !

BbƁℬᵇℬ⒝ⒷBbBbƁℬᵇⒷBbƁℬᵇℬ⒝Ⓑ

dimanche 29 avril 2018

La retraite et les bobos

Mon conjoint des 40 dernières années est retraité depuis presque 4 mois. Quant à moi, je travaille de la maison depuis quelques années.

Les plus optimistes d'entre nous vous diront que telle situation nécessite certains ajustements...On appelle ça des jovialistes! De façon réaliste, la vie devient un mélange de gestion de crises et de sommets diplomatiques.

Tout au long de notre vie de parents-travailleurs, nous avions chacun un espace de vie où nous pouvions nous éloigner l'un de l'autre assez longtemps pour avoir envie de passer du temps ensemble, avant de nous éloigner de nouveau. Heureusement! Mis-à-part l'évidence, je crois que ces années ont fortement contribué à la longévité de notre couple.

Par exemple: je déteste les matins...au moins autant que les humains matinaux. Avant, tel que notre horaire le permettait, mon conjoint me réveillait au moment de quitter pour le travail. Je pouvais donc m'adonner à mes rituels qui incluent TOUJOURS me couler un délicieux latte et le déguster avec mon air du matin (baboune et cheveux pas coiffés), en lisant les nouvelles sur ma tablette, en pyjama. Malheur à quiconque ose me jeter un regard avant ces deux étapes franchies.

Lui, il saute dans ses culottes en sortant du lit et s'attend à ce que j'agrémente sa journée de retraité d'un quelconque projet domestique qui nécessite toujours que j'y apporte les détails et-ou le déroulement-dénouement. Soupirs ++++++

Par crainte d'une guerre nucléaire, j'ai juré de me brocher la langue au palais quand il participe à l'élaboration d'une tâche "qui m'était jadis dévolue". Je pratique alors le renforcement positif et j'accepte tacitement ou autrement que la taille des ingrédients pour une recette donnée ne soit pas calibrée au millimètre près.

Mes repas de la journée pourraient consister en: 1 café et deux repas de toasts, assise dans mon fauteuil et je m'en porterais très bien pour un bon bout. Mon conjoint est plutôt du type: "il est midi, il faut dîner"!

Selon lui, il faut faire les courses de la journée tôt en après-midi. Pour moi, "si les épiceries ferment à vingt heures, il doit bien y avoir une bonne raison".

Devant ce constat, nous avons, depuis peu, décrété une zone démilitarisée dans la maison. Elle est située entre le comptoir et la sécheuse dans la salle d'eau.

C'est à la faveur de cette nouvelle proximité que j'ai décelé les premières plaques d'eczéma.


lundi 9 avril 2018

L'école déboulonnée.




Lorsque mon fils aîné a commencé sa première année en anglais en Colombie-Britannique, j'avoue avoir ressenti un sentiment de panique. Mon fils est francophone, il ne connaît que quelques mots en anglais et je m'apprête à l'expliquer à sa future prof lorsqu'elle me dit: "madame, j'aurai plus ou moins 8 ethnies différentes la première journée de classe, et, dans quelques semaines, ils converseront tous en anglais...Apprenez-lui à exprimer ses besoins de base et laissez le groupe faire le reste." Et elle avait raison !

Jadis, l'école c'était simple: on se présentait en classe selon l'horaire établi, on écoutait le professeur, on étudiait souvent par coeur et on obtenait un résultat calculé selon le nombre de fautes.
Quand on était malcommodes, on allait dans le coin. On n'allait pas réfléchir dans le coin...on allait dans le coin, à genoux. Est-ce qu'on s'en plaignait à nos parents ? Non! Est-ce que nos parents pensaient que c'était la faute du professeur si on avait de mauvaises notes? Non!
Est-ce que nos parents s'attendaient à des communications écrites ou verbales avec nos professeurs? Seulement au moment du bulletin.
Est-ce qu'il y avait de la compétition pour avoir les meilleurs résultats? Oui. Est-ce qu'on était fiers d'avoir de bons résultats? Oui!
En plus, ça faisait même pas mal...

En langage scolaire et parental j'en déduis que notre attitude envers nos enfants nous conduit à leur éviter les situations que nous jugeons hors de leur portée.

Toutes les réformes scolaires flirtent avec une envie sourde de déresponsabilisation de l'élève, de sa capacité à absorber, à faire de son mieux, sans que son propre succès soit la défaite d'un collègue qui n'avance pas au même rythme.

L'école n'est pas la vie.
Le parcours scolaire, comme bien d'autres facteurs, détermine quelle sera la base sur laquelle nous bâtirons notre vie. Il n'y a pas qu'un seul chemin vers l'accomplissement de soi. Le vrai succès vient de notre volonté à faire de notre mieux, spécialement si personne ne regarde.
Prendre sa place ne veut pas dire voler celle d'un autre.
Il nous incombe dans la vie de trouver nos repères et non de suivre ceux des autres.
Notre bonheur en dépend.