dimanche 25 mars 2018

Pâques

À la seule évocation de: "semaine sainte", les paroissiens essaimaient vers l'église, craignant de ne pas se qualifier comme catholique ayant "fait ses pâques". Il existait sûrement un manuel du parfait pratiquant mais la plupart y allaient vers une approximation "forte".

Du dimanche des rameaux, au chemin de croix, en passant par le confessionnal ou la cueillette de "l'eau de Pâques", on finissait par passer la semaine à l'église, sous peine d'une malédiction quelconque.

Dans les chaumières, on spéculait sur la possibilité d'aller à la messe de Pâques "en souliers" ou sur la délicate question de porter ou pas un "chapeau de paille" pour Pâques.

Pour l'office du vendredi saint, les commerces étaient fermés et on scrutait un ciel menaçant, par crainte que la foudre se manifeste dès que l'heure de la mort de Jésus avait sonné. J'avoue que la période pendant laquelle "les cloches étaient parties pour Rome", régnait une atmosphère plutôt lugubre.
BON. Les cloches parties pour Rome...J'aimerais avoir une explication simple à ce sujet. On essayait vraiment de nous faire croire n'importe quoi. Ou bien, les services de messagerie étaient plus efficaces qu'aujourd'hui.

Il fallait une bonne dose de naïveté pour adhérer aux nombreuses croyances véhiculées autour de la mort de Jésus. Ou s'agissait-t-il de la crainte de la damnation savamment exploitée ?

Soyons honnêtes...L'histoire d'un dieu fait homme, né dans une étable, d'une femme vierge, adopté par un charpentier et mort sur une croix et ressuscité 2 jours plus tard pourrait soulever des questions dans la tête du citoyen moyen.
La plus cocasse de toutes c'est que ce Jésus faisait des miracles!
Selon moi, si tu sais faire des miracles, un bon moment pour en faire un c'est quand t'es cloué sur une croix ! Non ?

Aujourd'hui, Pâques c'est un congé férié où on se fait une grosse bouffe en famille et où on achète beaucoup plus de chocolat qu'on peut en manger dans une journée.

C'est vrai, levez la main ceux qui n'ont pas un morceau de chocolat de Pâques de l'année passée dans leur congélo ?
Joyeuses Pâques les cocos !

Crédit photo: Radio-Canada

dimanche 18 mars 2018

Vite, on met ça sur Instagram !!!

Les foodies, hybrides de tech et de bouffe, peuplent les banlieues assumées aussi bien que les îlots de hipsters citadins.

Ils planifient leur prochain souper entre amis comme s'il n'y avait pas de lendemain; art de la table, produits bio, viande vieillie, accords mets-vins, ambiance, rien ne leur échappe.

Leur stratégie consiste à en mettre plein la vue coûte que coûte. Pas question de laisser quoi que ce soit au hasard...Si le commis de la quincaillerie culinaire qu'ils fréquentent leur a suggéré que ce nouveau gadget confère à leurs légumes une saveur inconnue jusqu'à ce jour, le prix importe peu. Il faut l'acheter...même si le paiement de l'hypothèque en écope...

Mais à quel endroit rangent-ils tous ces objets me demandez vous ? N'ayez crainte, il occupera si peu de place dans ce tiroir chauffant de leur cuisine rénovée aux deux ans!

Ils consomment avidement tout ce qui se fait sur le sujet; télé, blog, revue. Leur nouvel idole est ce chef si cute, décadent et tatoué. Ils l'ont vu dans une émission branchée créer des amalgames insoupçonnés avec un style à faire pâlir Bocuse.
En bonus, il a fait allusion à un petit endroit charmant qui offre des petits récipients fabriqués par des artisans locaux. Même si la boutique est à l'autre bout de la ville, sur une rue à sens unique, sans stationnement, il leur faut ce petit bol de céramique pour conserver la fleur de sel de la Guérande ou la gousse de vanille de Madagascar.

On peut aussi les observer dans les allées de votre marché préféré, en train d'élaborer une thèse de doctorat au sujet des ingrédients de l'eau embouteillée.

Le summum c'est le moment juste avant que leurs invités aient touché à leurs assiettes: LA photo de l'assiette design, spécialement choisie pour contenir leur oeuvre d'art savamment déposée à côté d'un linge Ricardo et un ustensile hors de prix. Vite on met ça sur les réseaux sociaux 😃



dimanche 11 mars 2018

La cabane à sucre. Non pas celle-là, l'autre !!!

Mes plus vieux souvenirs remontent au milieu des années soixante, avant que les cabanes à sucre ne deviennent des salles de réception.

Le concept d'alors était plutôt rudimentaire: soit tu connais quelqu'un qui a une cabane à sucre et qu'il ait envie d'accueillir une marmaille déjà trop énervée, qui allait en plus se bourrer de sucre...soit tu ne connaissais personne et tu te contentais des trop rares produits de fabrication artisanale qui étaient souvent conservés de façon  tout aussi artisanale; un gallon de vin vide ou tout autre contenant de verre dont le fond finissait toujours par cristalliser, faute de méthode de conservation ou de manutention.
Chez nous, le "pain de sucre" remportait la palme. Papa le hachait au gros couteau avant de le déposer sur une tranche de pain frais maison et une dose de crème "d'habitant". Meeeenoum

Quand on étaient invités à la cabane à sucre, on s'y rendait en ski-doo, passer un après-midi en attendant de pouvoir "saucer la palette".¨(Je vous entends penser à toutes les allusions grivoises qui pourraient s'y rattacher mais il n'en est rien.)
La cabane elle-même était un endroit si petit qu'on s'y tenait debout la plupart du temps. Il y flottait une ambiance enfumée, bruyante et festive.
Au beau milieu de la place trônait un immense chaudron de fonte noir. On y faisait bouillir l'eau d'érable en entretenant un feu de bois sous le chaudron. Il en fallait du temps et des tests avant que le liquide épaississe en sirop. Munis d'une palette (cuillère de bois aplatie), on trempait le bout dans le liquide bouillant et on léchait ce qui en sortait, idéalement après l'avoir laissée refroidir un peu. Les plus salauds (mon père) en profitaient pour étamper la palette sur la joue d'un invité qui l'avait cherché. OUI c'était trop chaud! OUI c'était désagréable! Mais ça faisait partie de l'aventure.

Avant de déguster la tire sur la neige, se présentait un autre rituel, un peu...tribal !
On se rappelle du gros chaudron noir qui servait à faire bouillir l'eau d'érable...lorsqu'il était retiré du feu et refroidi, on frottait nos mains sur la suie du chaudron et on se précipitait sur la personne qui avait l'air trop propre et lui enduisait la face de suie. On n'y tenait pas vraiment donc on essayait d'y échapper...sans grand succès la plupart du temps.
Ça se terminait avec le soleil qui descendait, les joues rouges et l'envie d'y revenir !
Bon temps des sucres !

Crédit photo:Radio-Canada

jeudi 1 mars 2018

LES BONS INDICES.

Les rayons de soleil d'un oblique hésitant nous laissent entrevoir l'arrivée du printemps qu'on souhaite toujours plus hâtive.


Certains indices ne mentent pas:
  • L'envie pressante de faire pousser quelque chose de vert et de vivant pour faire un jardinet qui fournirait la maisonnée en herbes et légumes frais, complètement bio...BONHEUUUUUUR !
  • Au même moment où les oiseaux font du repérage pour trouver l'emplacement pour construire leur nid, il nous vient l'envie pressante de retoucher la déco...Simple instinct de survie 😉


Bon. Les mauvaises langues tenteront de vous convaincre que je donne avec trop de détermination dans la retouche...Pas complètement faux...
J'avoue faire des détours savants pour éviter une petite boutique regorgeant de trésors qui insistent toujours pour me suivre jusque chez moi et venir se poser artistiquement sur une surface plane...horizontale ou verticale.
Le hic, s'il en est un, c'est que depuis que j'ai construit mon nid, les dits espaces se font rares. J'ai eu beau ajouter des surfaces horizontales, (tables, consoles, tablettes), je manque de murs !

Je piétine Pinterest et abonnements courriel pour nourrir ma compulsivité. Je fais la découverte de LA nouvelle tendance en matière de trucs faits de mes mains. Bien entendu que j'achète les essentiels pour réaliser ce projet. Bien entendu que, faute de temps,ils iront rejoindre les objets incontournables des années précédentes au cimetière des fausses bonnes idées.

N'empêche que c'est emballant. Avouez 😄



Crédit photo: Google images